Le Conseil oecuménique des Églises [COE] et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux [CPDI] ont publié le 27 août 2020, un document commun intitulé « Servir un monde blessé dans la solidarité interreligieuse : un appel chrétien à la réflexion et à l’action pendant la Covid-19 et au-delà ». Son but est d’encourager les Églises et les Organisations chrétiennes à réfléchir sur l’importance de la solidarité interreligieuse dans un monde meurtri non seulement par la Covid-19, mais aussi par de nombreuses autres blessures.
Composé de cinq sections, l’écrit, d’une vingtaine de pages, se penche sur la nature d’une solidarité alimentée par l’espérance en posant des bases chrétiennes. Le texte met en exergue dès l’introduction la parabole du Bon Samaritain comme une réponse aux questions : « qui sommes-nous appelés à aimer et à secourir ?» et « comment pourrions-nous être surpris de voir le Christ comme la compassion en action ? » La première partie présente la crise actuelle ayant touché l’humanité dans son ensemble. Elle a contribué à une « augmentation de la violence domestique » et pourrait « doubler » la famine dans le monde. Elle nous a surtout rappelé notre interdépendance : « personne ne peut se sauver tout seul ». La deuxième partie intitulée « solidarité soutenue par l’espoir » met l’accent sur la puissance transformatrice, pour le monde actuel, de l’espoir des chrétiens dans le Royaume promis par Dieu au sein duquel « toute la création est réconciliée ». La troisième donne des arguments pour la mise en œuvre de cette solidarité au centre de laquelle nous pouvons découvrir le Christ, car « dans la souffrance de nos sœurs et frères, nous rencontrons le visage du Christ souffrant » (cf. Matthieu 25,31-46). Les deux derniers chapitres présentent sept principes et sept recommandations. Le premier principe étant celui de « l’humilité et de la vulnérabilité » : « Comme Jacob dans sa lutte avec Dieu, nous devons risquer d’être blessés pour recevoir la bénédiction » (cf. Gn 32,22-32) ; la vulnérabilité n’étant pas un défaut, mais la condition même de notre service. La première recommandation est tout aussi puissante : « trouvez des moyens pour témoigner de la souffrance, pour attirer l’attention sur elle et pour défier toutes les forces qui visent à faire taire ou à exclure la voix des blessés et des vulnérables parmi nous ».
Ce document, disponible pour l’heure uniquement en anglais est le dernier en date à être copublié par le COE et le CPDI. Il fait suite à la publication de « L’éducation à la paix dans un monde multireligieux : une perspective chrétienne » en mai 2019.
Ivan Karageorgiev
Source : oikoumene.org