29 juillet – 2 août 2024 / Sées
« Faites ceci en mémoire de moi : comment ? avec qui ? quels enjeux ? »
L’association « Les Avents-Amitié entre chrétiens », chaque été, rassemble des croyants de diverses Églises chrétiennes pour un moment de pleine liberté où on s’accueille, où on prie, où on réfléchit ensemble sans a priori autour d’intervenants de diverses provenances. Une façon d’anticiper l’horizon lointain de l’unité que nous attendons et espérons.
Pour la première fois, la session se tenait au centre spirituel de la Miséricorde, à quelque pas de la cathédrale de Sées. La beauté du lieu, ouvert sur un parc, a certainement aidé à la réussite de cette session où un tiers environ des participants venaient pour la première fois, et où l’anglicanisme et l’orthodoxie étaient représentés aux côtés du protestantisme et du catholicisme. L’ambiance fut d’emblée très joyeuse et très priante à la fois.
Le thème était l’eucharistie, un sujet longtemps conflictuel, sur lequel les textes de convergence publiés depuis 50 ans permettent de dépasser les querelles de mots ou de détails dans la pratique. La réflexion, où les exposés magistraux alternaient avec les échanges en petit groupe, a porté en premier lieu sur les pratiques anciennes dans l’Église et sur les textes d’institution. On a travaillé ensemble les divers récits concernant le dernier repas de Jésus avec ses disciples, dans les Évangiles synoptiques et dans la 1re Épître aux Corinthiens, ainsi que les chapitres VII à X de l’Épître aux Hébreux.
Le volet suivant était la réflexion sur l’idée de sacrifice, qui a été menée à partir d’un exposé du philosophe Stéphane Marcireau (Poitiers) sur la pensée de René Girard dont il est spécialiste. Le frère Philippe Lefebvre (o.p., Fribourg) a ensuite analysé la façon dont l’Ancien Testament exprime en termes de nourriture l’amour de Dieu pour son peuple, puis la théologienne Annick Vanderlinden (Strasbourg) a apporté une analyse des positions protestantes dans leur diversité, soulignant l’importance de l’accent mis spirituellement sur un aspect ou un autre, dont des signes restent bien visibles – mais dans la reconnaissance réciproque qu’entérine la Concorde de Leuenberg (1973). Pour finir, les participants ont rassemblé leurs questions, auxquelles les théologiens ont répondu ensemble.
Une partie des textes des exposés sont ou seront accessibles sur le site www.avents-unite-des-chretiens.org