« Par sa logique interne, quoi qu’il en soit des intentions, ce projet de loi risque de porter atteinte aux libertés fondamentales que sont la liberté de culte, d’association, d’enseignement et même à la liberté d’opinion malmenée déjà par une police de la pensée qui s’installe de plus en plus dans l’espace commune », affirment Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêque de France, le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France et le métropolite Emmanuel (Adamakis) du Patriarcat œcuménique, dans une tribune commune, rendue publique le 10 mars 2021.
Les trois signataires, tout en étant d’accord pour combattre le « séparatisme », stipulent qu’il vaut mieux appliquer les lois en vigueur « dans leur lettre et dans leur esprit » que de vouloir transformer le texte de la loi de 1905, initialement prévue pour énoncer « les conditions de la liberté », en une loi « de contraintes et de contrôles multipliés : contrôle systématique par le préfet tous les cinq ans de la qualité cultuelle, contrôle redoublé des activités et des propos tenus au-delà de celui qui s’exerce dans les autres secteurs de la vie associative…».
« Nous voulons aussi pouvoir continuer à penser et à dire que l’avortement est aussi la mort d’un être humain, que les migrants doivent être traités dignement et même accueillis… Que deviendront nos sociétés lorsque cela sera interdit ? », s’interroge Mgr de Moulins-Beaufort, suite à la publication du document.
« C’est pour la première fois (…) que je me trouve dans cette situation de défendre la liberté de culte. Je n’avais jamais imaginé que dans mon propre pays une chose pareille puisse arriver », affirmait le pasteur François Clavairoly encore le 27 janvier, lors de son audition par la Commission des lois du Sénat.
Source : eglise.catholique.fr et Le Figaro
Ivan Karageorgiev