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Un chemin d’écoute
et de discernement

Par le Père Miguel Desjardins,
directeur du Service national pour l’unité des chrétiens
à la Conférence des évêques de France

Les synodes existent depuis les tous premiers siècles du christianisme. Cependant, qu’est-ce que la « synodalité » ? Comment est-elle vécue au sein de nos Églises ? Qu’avons-nous à apprendre ou à recevoir des autres confessions chrétiennes dans ce domaine ?

Ce numéro aborde la compréhension et l’expérience de la synodalité selon les traditions ecclésiales. Ce terme, dont l’actualisation du contenu est en cours d’élaboration, tend à exprimer un principe théologique qui fonde la coresponsabilité et les modèles d’autorité qui en découlent. Cette coresponsabilité, certes différenciée, se fonde sur l’appel à tous les baptisés, le peuple de Dieu et ses pasteurs – laïcs et clercs – à participer à la construction et à la mission du Corps du Christ qui est l’Église. Il s’agit d’un effort de
discernement communautaire, rendu possible par l’écoute de l’Esprit Saint.

L’étymologie du mot « synode » (du grec syn-odos) renvoie à un « marcher ensemble » que le bibliste Christophe Pichon met en résonance avec le périple des Fils d’Israël dans le livre de l’Exode [lire l’« Abécédaire », pp. 4-5]. Il est question – comme dans nos Églises – de cheminer dans la confiance en Dieu et dans les autres, et de poser des instances de gouvernance afin d’accueillir la volonté divine qui se révèle pas à pas.

La synthèse du récent colloque de l’Université catholique de Lyon sur les pratiques synodales dans les premiers siècles de l’Église [« Essentiel », pp. 7-8] donne des clés pour aujourd’hui, en décrivant l’évolution des deux dimensions inhérentes à la synodalité que sont la hiérarchie et la fraternité, en vue de l’unité et de la communion.

Dans le « Dossier » de ce numéro [pp. 9-28] les aspects essentiels de la synodalité sont présentés par confession. Cette composante essentielle de nos relations intra-ecclésiales est abordée en fonction de la vision que chacun a de l’Église. Ainsi la synodalité – avec les limites inhérentes à chaque modèle – désigne non seulement le cadre des structures d’autorité et d’accompagnement du processus décisionnel, mais fonde et dynamise la culture même de nos Églises.

Les défis œcuméniques qui découlent de nos paradigmes synodaux sont examinés par le pasteur André Birmelé [pp. 20-25] et le frère Hyacinthe Destivelle, op [pp. 26-28]. Chacun met en exergue les conséquences de nos positions respectives sur nos dialogues actuels, et ouvre des pistes pour hâter la marche vers l’unité.

Le « Rendez-vous » [pp. 29-33] nous permet de mieux connaître le parcours d’un
éminent théologien de l’unité, le père Michel Fédou, sj, pour qui « C’est le dialogue œcuménique qui, entre autres, a permis de retrouver l’importance de cette dimension
synodale ».

Fidèle à sa vocation de nous faire voyager, « Vu de chez vous » [pp. 36-38] nous introduit au cœur de la célébration du sabbat dans l’Église adventiste, où est soulignée la gratitude envers Dieu et le salut offert.

Bonne lecture et bonne Semaine de prière pour l’unité des chrétiens !